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Une femme au parcours incroyable, qui puise son énergie depuis l’enfance dans les profondeurs de l’océan. Née en 1955, cette bigoudène au cœur généreux et pugnace ne vous laissera pas indifférent ! Une grande volonté et une passion inconditionnelle pour cette immensité bleue la guideront très tôt vers les plaisirs de la pêche. Dès l’âge de 4 ans, elle part avec son Père, marin pêcheur, moissonner les champs de goémon à quelques milles de la côte. A cette époque, ces végétaux marins constituent une ressource naturelle particulièrement utilisée par les populations littorales dans un cadre domestique et industriel. Ils deviennent alors une source de matières premières pour la pharmacie, la cosmétique, l’agroalimentaire et l’agrofourniture. Les algues ont largement participé à l’essor de l’économie bretonne et représente encore de nos jours une activité professionnelle à part entière. Longtemps réservées aux champs et à l’industrie, elles deviennent aujourd’hui un mets raffiné à déguster. Une Histoire et un territoire marqués par cette activité goémonière qui prendra un tournant radical dans les années 70 avec la modification des besoins de l’industrie, l’évolution du matériel et le changement des mentalités. Mais revenons au parcours extraordinaire de la jeune Scarlette, qui, à la fin des années 60, à l’âge de 14 ans, encore dans l’écho du joli souvenir des moments passés en mer avec son Père, insistera pour rentrer à l’école de pêche, en vain…

A partir de ce moment-là, déjà à contre-courant, elle déploiera une énergie folle pour affirmer son désir profond de partir sur les mers. En effet, il est rare à cette époque de rencontrer une femme et de surcroît si jeune, décidée à enfiler le costume de patron pêcheur ! Elle n’aura donc de cesse de se battre, malgré la pression familiale, et sera la première femme à pousser les portes de ce milieu. Un mariage en 1975 avec Jean-Pierre, engagé dans la marine marchande, lui permettra de partir sur les océans pendant deux ans découvrir le monde. De retour au Guilvinec en 1979 et déterminée, elle obtiendra son diplôme de marin pêcheur et achètera alors son premier bateau, le « Jabadao ». Son rêve se réalise enfin et pendant quatre ans elle part à la conquête des côtes finistériennes avec à bord quelques filets et casiers. Se succèderont, diplôme de Capitaine 200 et fonctions stratégiques dans le milieu de la pêche, dont porte-parole des marins-pêcheurs et Représentante Internationale au comité de l’association Artisans du Monde. Ces nombreuses expériences et responsabilités l’amèneront à diversifier ses activités et à se lancer dans l’algoculture dans les années 90, après une formation en aquaculture. Elle crée alors, en 1992, au Guilvinec, un atelier de transformation des algues où elle fabrique de délicieux produits de la mer. Pour Scarlette, l’idée de transmettre étant primordial, elle organise également des ateliers cuisine et découverte des algues dont les horaires sont visibles sur son site.

Ce fut pour moi une rencontre exceptionnelle. Une vraie leçon de force, de pugnacité et de courage.

Crédit photo – Scarlette Le Corre

Retrouvez Scarlette

Atelier de Scarlette Le Corre
11 rue du Général de Gaulle
29730 Guilvinec